ZHANG TIANSHI

ZHANG TIANSHI
ZHANG TIANSHI

ZHANG TIANSHI [TCHANG T’IEN-CHE]

Nom chinois désignant les Maîtres Célestes de la famille Zhang, qui sont les chefs héréditaires de l’Église taoïste orthodoxe (Zhengyi). À la même époque que celle du mouvement des Turbans jaunes, on trouve, dans les régions frontalières de l’ouest de la Chine (le Sichuan), une communauté constituée de Chinois et d’aborigènes et organisée selon les principes égalitaires du taoïsme. Leur chef porte le titre de Maître Céleste (Tianshi ) et s’appelle Zhang Lu (actif de 215 à 220). Il est le petit-fils de Zhang Daoling (actif en 142), censé être le fondateur de l’Église. Sur ce dernier, aucun renseignement historique précis n’existe en dehors des hagiographies taoïstes. Cependant, à l’époque des Turbans jaunes et de Zhang Lu — qui fut vaincu, puis récupéré et même anobli par Cao Cao (155-220) —, l’Église taoïste des Maîtres Célestes possède déjà une organisation bien établie, ce qui laisse supposer qu’elle existait depuis un certain temps.

C’est Zhang Daoling, le fondateur, qui est le Maître Céleste par excellence. Les biographes taoïstes le disent originaire du pays Pei (dans le Jiangxi) et descendant, à la septième génération, de Zhang Liang, le conseiller du fondateur de la dynastie des Han. Il s’établit au Sichuan, où, en 142, sur la montagne Haoming, Laozi lui apparaît et l’investit chef de son Église. Un nouveau contrat entre les dieux et les hommes est conclu. Selon les termes d’une cosmologie nouvelle, l’univers est régi par une triple émanation de Laozi, dieu cosmique, avec les trois officiers du Ciel, de la Terre et de l’Eau. La vie liturgique de la communauté est régie selon cette triple allégeance. L’Église est divisée en vingt-quatre diocèses (zhi ), dirigés par des prêtres appelés libateurs (jijiu ). Ce titre, dérivé de l’ancienne administration locale, non bureaucratique, de la Chine, désigne un Ancien villageois, celui qui a le privilège de faire la libation aux dieux locaux, à l’occasion des agapes communautaires. Les communautés se réunissent dans les phalanstères (guan ) ou Maisons pures (qingshi ). Pour être délivrés des maladies, que l’on considère comme résultant des péchés, les fidèles se confessent publiquement, puis le libateur invoque, par des requêtes écrites de type officiel, les Trois Officiers et leur demande de faire cesser le mal.

Dans les maisons communes, on accueille les voyageurs. Tous peuvent y manger et y dormir, selon leurs besoins; mais tout excès et dérèglement est puni: l’adepte est alors condamné à travailler à la construction des routes, car l’amélioration du réseau de communication est censée entraîner une plus grande harmonie, tant dans le macrocosme que dans le microcosme! Il est évident, par là, que l’Église a voulu créer un type de société fondé sur des communautés locales et régionales qui soient égalitaires et autonomes vis-à-vis du gouvernement central, dont elle ne conteste cependant pas la légalité. Cette formule permet à l’Église de survivre à la révolte des Turbans jaunes, éventuellement de s’établir de façon durable, voire jusqu’à nos jours, comme médiatrice au fondement même de la société rurale chinoise. La lignée des Maîtres Célestes s’est poursuivie jusqu’à l’époque présente; l’authenticité de leur généalogie, longtemps contestée, ne fait plus de doute.

Après avoir séjourné dans le Sichuan, la famille des Tianshi s’établit au Jiangxi, dans le district de Guiqi, sur la montagne Longhushan (mont du Dragon et du Tigre). C’est de là que, dans les temps modernes, ils ont exercé leur autorité ecclésiastique, ce qui leur a valu d’être appelés, dans les écrits des premiers voyageurs européens, «papes taoïstes».

À l’avènement de la République populaire, qui correspondait à la soixante-troisième génération après Zhang Daoling, le Maître Céleste Zhang Enbu vivait au Longhushan. Persécuté comme «roi des Superstitieux» (Mixin Dawang), il fut forcé de se réfugier à Hong Kong, puis à Formose, et mourut en 1961. Depuis lors, deux autres maîtres lui ont succédé, l’un à Formose, l’autre au Longhushan.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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